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Élections en Italie : le libéralisme même sous couvert de centrisme conduit au désastre
Après cinq ans de coalition entre le Parti Démocrate et des forces de droite, la sanction électorale a été à la hauteur de la déception populaire. La ligne libéro-centriste portée par Matteo Renzi a été gravement sanctionnée dans les urnes, conduisant le centre-gauche italien au niveau le plus bas de son histoire.
On voit le résultat de cinq années de gouvernement centriste : le Mouvement 5 Étoiles, surfant sur la volonté populaire de « dégagisme » et dont l'orientation est devenue carrément libérale et européïste au cours du temps, atteint un niveau inédit ; la Ligue du Nord prend largement la tête d'une coalition de droite pourtant déjà très droitisée à la base par rapport à 2013 et vient concurrencer directement le PD pour la place de deuxième parti du pays ; à l'inverse, la gauche est totalement laminée, sa présence au Parlement sera anecdotique et son existence même est compromise.
A l'issue des élections, le paysage politique italien est plus troublé encore qu'après celles de 2013. L’avenir qui se dessine est loin d'être réjouissant pour le monde du travail italien.
Qu'émerge une nouvelle "grande coalition" avec le PD cette fois-ci en partenaire minoritaire d'une alliance menée par l'extrême-droite, ou une "coalition populiste" de la Ligue avec le Mouvement 5 Étoiles, les fondamentaux des politiques menées resteront les mêmes.
Dérégulations à outrance, cadeaux fiscaux aux plus riches, casse des protections sociales, répression violente des mouvements sociaux, traque sans relâche des immigrés et demandeurs d'asile, tel était déjà le lot quotidien des Italiens depuis plus de cinq ans, et le résultat de l'élection ne présage aucune rupture des politiques menées, tout au plus un changement d'étiquette de ceux qui les mèneront.
République et Socialisme salue le résultat de Potere al Popolo, "Pouvoir au Peuple", même si son score modeste - 1,1% des suffrages - ne lui permet pas d'entrer au Parlement. Vu le marasme dans lequel se trouve la gauche italienne depuis plusieurs années, R&S formule le voeu que cette force politique nouvelle soit à l'avenir un point d'appui pour construire une force politique en Italie permettant de combattre l'hégémonie des forces austéritaires sur le paysage politique de ce pays.
Paris le 5 mars 2018