FRAPPES FRANCAISES EN SYRIE : SOUMISSION ET IMPUISSANCE.
République et Socialisme condamne la participation de la France à des frappes ayant pour but déclaré d'atteindre des centres de production d'armes chimiques dont Bachar El Assad aurait fait usage.
Outre que ces frappes, menées aux côtés du dangereux actuel Président des Etats-Unis d'Amérique, Donald Trump, pourraient avoir des conséquences catastrophiques pour la paix mondiale, outre qu'elles risquent de ne faire que renforcer la détermination du chef de l'Etat syrien, elles ont été décidées en dehors de toute institution légitime -l'ONU- et démocratique -le Parlement français.
S'il y a eu usage des armes chimiques il faut une condamnation internationale sans faille. Mais qui peut le décider en dehors de la communauté internationale ? Les précédents historiques ont de quoi susciter la méfiance et l'interrogation : les "gendarmes du monde" ont une fâcheuse tendance à commencer à servir leurs propres intérêts au détriment de la vérité, de la justice et de la souveraineté des peuples.
Depuis des années nous assistons à la faillite diplomatique de la France. Notre politique étrangère ne doit pas être affaire de morale dans laquelle se drapent trop souvent certains médias pour servir l'intérêt des puissants, mais répondre aux logiques de rapports de force et de poker menteur de la politique étrangère internationale.
Macron vient de jouer le jeu d'un engrenage perdant mis en place par son prédécesseur face aux Russes et à son allié syrien, engrenage entretenu aujourd'hui par la diplomatie américaine -alors que le Congrès américain avait refusé de frapper la Syrie sous Obama- pour des raisons tant géopolitiques que de politique intérieure -soupçon de l'influence russe sur l'élection de Donald Trump - ; celui-ci s'est ainsi trouvé dans une situation où la seule issue était de tenter de sauver la face.
Cela n'est pas le résultat d'une foucade mais d'un processus qui a amené à un changement de politique étrangère. Nous sommes passés d'une diplomatie indépendante tant de la Russie que des Etats-Unis et oeuvrant pour la stabilité au Moyen-Orient à un oscillement entre l'alignement pur et simple sur la politique américaine -depuis la première Guerre du Golfe à Macron à l'exception notable de Jacques Chirac- et la tentation de redorer son blason international en créant son propre pseudo-impérialisme - comme le montrent les décisions aventureuses de Nicolas Sarkozy en Libye et de François Hollande en Syrie.
République et Socialisme appelle à ce que la diplomatie française retrouve la hauteur de vue dont l'avait dotée le Général de Gaulle pour que la France retrouve son rôle, sa place et soit à nouveau utile et respectée sur la scène internationale
Pour cela la France ne doit être ni vassale des Etats-unis ni impérialiste. Elle doit travailler, avec les nations et peuples concernés, aux règlements pacifiques et démocratiques des conflits qui enflamment cette région : Syrie, Liban, Irak, question d'un Etat kurde indépendant, conflit israëlo-palestinien..