LA POLITIQUE INTERNATIONALE

(Extrait motion d’Orientation CNO des 22 et 23 novembre 2014 Rochefort en Terre (56))

Depuis la chute du mur de Berlin et en dépit de la montée en puissance de l’Inde, du Brésil et surtout de la Chine, les Etats Unis, à travers l’OTAN, leur bras séculier, sont les gendarmes du monde. Remettant en cause un des fondements de la politique gaulliste, la France de Sarkozy en a réintégré le commandement militaire rejoignant sans état d’âme le clan de l’atlantisme et de l’impérialisme, ce qu’un changement de président n’a pas contredit.

- Habillé par un moralisme à courte vue non dénué d’hypocrisie, la France soutient le président ukrainien, oligarque mafieux et miné par l’extrême droite, faisant fi de la volonté populaire au Donbass et de la volonté des peuples à disposer d’eux-mêmes en Crimée.

- Au lieu de s’inspirer de la politique nationale et de lutte contre la finance mondialisée que mènent plusieurs gouvernements d’Amérique latine, le gouvernement français s’aligne sur les Etats Unis au point d’interdire le survol de notre territoire au Président Moralès, soupçonné de transporter dans son avion « un dissident américain ».

- Face aux agressions provocatrices du Hamas, la France a soutenu la riposte disproportionnée d’Israël contre la population civile de Gaza, alors qu’Israël est lui-même hors du droit international puisqu’il enfreint les déclarations de l’ONU. C’est le plus sûr moyen de radicaliser ce conflit en faisant du Hamas le fer de lance de l’indépendance palestinienne. Ainsi, la France semble depuis la fin du mandat de Jacques Chirac, avoir renoncé à agir pour une résolution internationale du conflit basée sur, d’une part, le respect du droit à la sécurité de l’Etat d’Israël, d’autre part, la reconnaissance de l’état palestinien et la libération des territoires occupés.

- L’intervention sarkozyste de la France en Lybie a outrepassé le mandat de l’O.N.U. et laisse aujourd’hui derrière elle un chaos politique. De même, les rodomontades envers Bachar el Assad, ont contribué à déstabiliser la région.

- La France doit soutenir nettement la résistance kurde contre Daesch, l’émergence de ce groupe est à la fois le fruit de l’impérialisme américain au Moyen Orient contre les tentatives démocrates et laïques et du soutien constant des dirigeants états uniens aux régimes corrompus et obscurantistes; de Mossadegh à la 2ème guerre du Golfe, la politique des E.U. est constante. 

La France, par son histoire, par sa capacité d’intervention limitée mais réelle, est une grande puissance qui peut agir internationalement : elle l’a démontré au Mali. Elle peut être en mesure de mettre en œuvre les médiations nécessaires pour éviter les escalades bellicistes, ceci dans le cadre de l’O.N.U., seule instance internationale mandatée pour initier ces médiations ; ceci implique qu’elle s’exonère de bienveillance à l’égard des menées impérialistes du capital financier.

La France doit renouer avec une politique internationale indépendante et cohérente, se donnant pour objectif le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; Elle doit initier et aider à la mise en place de conférences régionales sur les problèmes territoriaux. Il lui faut pour cela quitter l’OTAN.