Vous êtes ici : Accueil Front de gauche & Partenaires Intervention générale de Michel Jallamion cession conseil Régional Ile de France du 23 et 24 novembre
Madame la présidente,
Madame la vice-présidente,
L’exposé des motifs commence par une erreur. Non il n’y a pas sanctuarisation des postes et des effectifs dans les lycées. Un de vos premiers actes a été la suppression des postes vacants. C’est-à-dire la suppression de postes qui auraient dû être occupés. Parler de sanctuarisation après une suppression de postes est une malice qui ne vous grandit pas.
L’exposé continue par une réécriture de l’histoire : votre politique a été de supprimer les CUI. Vous avez même eu le culot de me répondre dans cet hémicycle que nous devrions être content que vous supprimiez des emplois précaires ! Vous n’aviez rien prévu. Il a fallu la mobilisation d’une partie du corps enseignant, du personnel, des organisations syndicales, d’élus et pas que de l’opposition, des parents d’élèves, pour que, je vous cite ,« transformiez chaque fois que possible les CUI en poste contractuel à temps plein, en vue de leur titularisation ».
Vous vous félicitez de l’augmentation du nombre d’agents dans les lycées. Or 10 agents de plus sur l’ensemble de l’Ile de France par rapport en 2014 alors que vous avez supprimé les CUI c’est une régression. Les personnels des lycées par exemple ceux du lycée Olympe de Gouges de Noisy-le-sec que vous avez reçu, ne nous disent pas que leur situation s’est améliorée, au contraire. Une deuxième de leur collègue est morte suite à une opération du dos en octobre, liée certainement à ses conditions de travail : le monte-charge ne fonctionne pas depuis 3 ans, 4 personnels ont des problèmes discaux.
De manière générale je rejoins votre constatation « vous avez opéré un renversement des pratiques en matière de dialogue social ». Nous l’avons vu hier à quel point les agents et leurs organisations vous en sont reconnaissants à tel point qu’ils nous ont demandé en leur nom de remettre une gerbe à Madame Pécresse pour l’enterrement de ce dialogue dont vous vous vantez.
Vous faites les thuriféraires d’accords cadres de grandes promesses, prenez des engagements sur le dialogue social. Ils ont certes leur importance, j’ai dit l’importance de l’engagement clair de madame de La Valette sur la non discrimination du fait syndical. Mais de l’autres vos actes qui rappellent plus les méthodes Thatchériennes.
D’ailleurs pour vous le pouvoir d’achat des agents est je cite « une charge budgétaire ». Et quelle charge ! Seuls 15 dépôts de candidature sur 85 éligibles à la titularisation ont été déposés parce que selon l’UPRH leur rémunération comme titulaire serait trop faible.
Vous exposez ensuite vos trois principales réformes :
La première c’est la mieux car c’est un véritable cadeau de Noël pour nos agents : aucune rémunération annuelle ne baissera. Quelle générosité. Hourra ! Bravo madame Ciuntu ! Crie le personnel en émoi. Bien sûr vous précisez au « 1er janvier 2018 » car il ne faudrait pas que les agents puissent penser qu’ils auront chaque année droit à autant de largesses.
Deuxième réforme : Comment payer ce mirifique cadeau ? Et bien par le temps de travail. Contrairement au RIFFSEEP qui est désormais une obligation légale alors que l’on a l’impression que vous l’avez inventé, la modification du temps de travail ne répond à aucune obligation légale. Non. Vous décidez délibérément d’augmenter le temps horaire de nos agents et donc de diminuer leur rémunération horaire. Il fut un temps où les politiques en charge d’institutions avaient le sens de la parole donnée. Conscients de participer à une histoire commune ils ne reniaient pas un accord passé. Là vous foulez aux pieds les 35 heures telles qu’elles avaient été négociées : non augmentation des rémunérations mais octroi de jours de congés supplémentaires. Aujourd’hui vous procédez à la remise en cause unilatérale de cet accord et uniquement des clauses à l’avantage des salariés. C’est mesquin. C’est petit. Vous abriter derrière le CRC et le conseil d’État ne vous grandit pas. Lorsque ces donneurs de leçons seront au même tarif horaires et avec la même charge de travail, les mêmes conditions de travail de nos agents ils pourront leur donner des leçons.
D’ailleurs vous passez sous silence la réforme 2 bis : la diminution des autorisations d’absence qui n’ont rien à voir avec le temps de travail ! Avoir des décès dans sa famille n’est pas un quelconque avantage. Vous nous avez expliqué en commission de qu’elle générosité vous faisiez preuve en accordant 3 jours de décès à ceux dont l’enfant de leur conjoint décède, 1 jour, autant que pour la médaille d’honneur, pour le décès d’un beau-père ou d’une belle mère. Si je reconnais l’impérieuse nécessité d’assimiler les qualités de conjoint/partenaire et concubin en quoi la reconnaissance a minima du chagrin des uns pourraient compensé celui des autres ? En quoi cela justifie-t-il la diminution de 5 à 3 jours du décès d’un père d’une mère ?
Enfin votre troisième grande réforme est je cite de « sécuriser le système de rémunération du dispositif des formateurs internes expérimentés en 2017 », mais quelle audace ! Quelle avancée ! Vous êtes décidément comme le Père Noël Mme Ciuntu mais vous ressemblez moins à celui du pôle Nord qu’à celui de Jean-Marie Poiré.
Je vous remercie.
Explication de vote /
Monsieur Michel JALLAMION, conseiller régional FDG de Paris
Nous avons eu affaire à un tour extraordinaire de bonimenteur lors de vos réponses Mme Ciuntu.
Vous reconnaissez la pénibilité dans les lycées. C’est très bien Madame Ciuntu. Mais lorsque l’on reconnaît la pénibilité d’un emploi c’est bien pour accorder à des salariés des améliorations à leurs conditions de travail non ? Or là qu’est-ce qui changera à leur situation présente. Rien. Absolument rien. Cela vous sert juste de prétexte à enlever des droits aux agents du siège.
Nous nous abstiendrons sur le RIFFSEP car nous considérons qu’il est un coin dans l’unicité du statut de la fonction publique en individualisant les rémunérations. Mais nous reconnaissons qu’il s’agit de se conformer pour la Région à une obligation légale. De plus vous auriez pu faire pire en en profitant pour diminuer la rémunération des agents. Mais vous auriez pu faire mieux et donner une compensation financière à l’augmentation du travail horaire.
M RICHARD et MME PAWLIK sont intervenus pour nous dire que la région est contrainte par les impératifs budgétaires mis en place par le Président Macron. Mais le Modem a dit tout à l’heure que la Région n’était pas concernée par ces contraintes du fait de son faible taux d’endettement. Vous avez même répondu que c’était grâce à votre bonne gestion. Il faudrait savoir et vous mettre d’accord au sein de la majorité. On ne peut invoquer des contraintes budgétaires juste lorsqu’il s’agit de nos personnels.
MME PAWLIK m’a répondu qu’il fallait que l’on accorde à la majorité d’avoir fait un plan de déprécarisation des CUI. Mais je l’ai dit c’est parce qu’il y a eu mobilisation des élus et j’ai précisé dans mon intervention que des élus de la majorité étaient également intervenus. Vous, Mme Pawlik, mais également Manon Laporte qui avait reçu le personnel dans un bar à côté de la région. lorsque l’exécutif, lui, refusait de les recevoir ! Donc c’est une victoire pour beaucoup d’élu mais pas de l’exécutif qui a cédé à la pression des personnels, des parents d’élèves, de la nôtre. Je n’ai pas dit autre chose. D’ailleurs lorsque le groupe FdG avait demandé l’étude d’un plan de déprécarisation des CUI c’est bien vous qui l’avait refusé. C’est bien l’exécutif qui m’a répondu qu’on devrait être content de leur suppression sous l’acclamation de certains élus de vos rangs.
Vous vous êtes offusqués que nous nous en prenions à Madame Pécresse en son absence Monsieur Chartier. Monsieur Vous nous aviez habituez à mieux. Madame Pécresse à menti puis elle est partie. Je le dit sereinement et calmement. Elle a dit un mensonge en disant que l’augmentation du temps de travail est une obligation légale. Elle a même signé un exposé des motifs qui dit le contraire, puisqu’il reconnaît qu’il n’y a pas d’obligation à le faire. Le fait qu’elle est un rendez-vous avec le Président n’est pas une excuse. Elle est maître de l’ordre du jour et ne se prive pas de le modifier, parfois au dernier moment, pour l’adapter aux calendriers des vices présidents. Elle peut a fortiori le faire pour le sien. C’est donc délibérément qu’elle est partie. C’est donc légitimement que les agents peuvent se sentir méprisés, elle est déjà partie précipitamment lorsque nous souhaitions lui transmettre la couronne mortuaire du dialogue social que nous avait transmis le personnel, et elle a décidé de les recevoir non seulement une fois que le rapport sera voté mais qui plus est le vendredi soir à partir de 18h à une heure ou chaque agent peut espérer partir chez lui pour être avec sa famille pour le week-end
De plus l’intersyndicale décide elle-même de ses modalités d’actions. Le cercueil, la gerbe, ce n’est pas nous, ce sont les organisations représentatives du personnel qui l’ont décidé. Ce n’est pas nous qui sommes méprisés mais les agents qui le disent et nous ont demandé de vous l’indiquer. La CGC, qui n’est pas aux mains des bolcheviks vous en conviendrez, l’a d’ailleurs indiqué à M. Nasrou et à l’UDI.
L’intersyndicale est importante. Il n’y a que le Symper qui n’y est pas. Nous connaissons sa complaisance avec l’exécutif, c’est d’ailleurs son droit. Il y a la CGT, la CFDT, FO, Solidaires, l’UNSA, la CGC. Ils ne sont pas « aux mains des partis politiques ». Si vous considérez que les organisations du personnel ne sont pas représentatives du personnel, comment envisager le moindre dialogue social ?
Enfin Madame Ciuntu vous ne pouvez pas justifier la baisse de 5 à 3 jours pour le décès d’un père et d’une mère – ce qui n’a rien à voir avec le temps de travail – et nous dire que vous accordez un jour en cas de mort d’un beau-père et d’une belle-mère. Puis nous traiter de marchands de tapis. Nous nous considérons que sur ce sujet il n’y a rien à négocier et qu’il est inhumain de rogner sur ce genre d’acquis et que s’ils sont revus, ce ne peut être qu’à la hausse.
Vos explications sont encore plus choquantes que votre rapport. Oui c’est bien un monologue social que vous instituez. Pour un dialogue il faut être deux et écoutez l’autre et ouvrir des zones à négocier. Lorsque les points positifs sont de garder les mêmes choses et les point négatifs d’enlever des droits. Cela à un nom: c’est une régression sociale.