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SYRIE, CENTRAFRIQUE, UKRAINE, AMERIQUE LATINE :
Le brouillage volontaire
Syrie, Centrafrique et Ukraine font successivement la une de nos médias courants, en fonction de la chaleur du moment sinon de l'horreur suggérée par le théâtre d'opération concerné et propre à faire monter l'audimat !
A chaque fois, les médias nous délivrent, en effet, une image émotionnelle, en se gardant bien de nous éclairer sur les responsabilités et les intérêts à l'origine des tensions.
En outre, systématiquement, c'est une vision manichéenne du conflit qui nous est proposée : les musulmans contre les chrétiens en Centrafrique, les Sunnites contre les Alaouites en Syrie (avec dans les deux cas la montée du péril « djihadiste »), les Ukrainiens proeuropéens contre les Ukrainiens russophones (et « philes »)...classification qui, à chaque fois, n'est pas totalement fausse mais qui évacue allègrement les intérêts économiques réellement concernés.
Pour ce qui concerne l'Ukraine, les ingérences de Vladimir Poutine dans les affaires de ce pays, au nom du maintien de sa sphère d'influence sont bien évidemment présentées comme aussi intolérables qu'injustifiées.
En revanche, la chute des chefs d'Etat du Paraguay et du Honduras au nom de la « doctrine Monroe », toujours en vigueur pour les Etats-Unis, ne suscite guère l'émotion des grands médias, sinon pour dénoncer l'insupportable « populisme » de ces chefs d'Etat, par ailleurs régulièrement élus, qui osent remettre en cause les intérêts du capital nord-américain et des bourgeoisies locales dévouées à sa cause !
L'Europe dans ce contexte joue les zélés « seconds couteaux » même si l'Allemagne tente de tirer son épingle historique et économique du jeu dans la question ukrainienne.
Bref, de gros intérêts, gaziers ou autres, sont concernés, mais noyés dans la fumée d'une hypocrisie moraliste générale, à travers laquelle le citoyen a bien du mal à y voir clair.
République et Socialisme ne nie pas l'existence d'intérêts économiques nationaux dans les relations internationales, mais il faut tenter de les distinguer des intérêts capitalistes multinationaux.
Pour nous, la politique étrangère est d'abord une question de liberté nationale et non de vassalité. Elle repose en outre sur une vision des relations extérieures qui puisse développer une franche coopération ayant pour but de susciter le développement économique et réellement démocratique des partenaires, notamment en Afrique.
Inféodés que nous sommes à la logique libérale « européo atlantiste », nous en sommes loin !