LA CHARITE SIOU PLAIT ! 

La pauvreté a fait un bond dans notre société : le Covid, l’inflation, l’instabilité professionnelle...Restos du coeur, Secours popu et Secours catho sont unanimes sur ce sujet : il ne peuvent plus faire face à la demande !

Bernard ARNAULT, l’homme le plus riche du monde, s’en est ému et verse 10 millions d’euros « aux Resto du coeur » !

Merci Bernaaaard ! I love Bernard ! Comme dirait Ruffin !

Pourtant, Coluche doit se retourner dans sa tombe en voyant que nous sommes revenus au XIXe siècle . Foin du Droit social et du Droit du Travail, vive « le pognon de dingue de l’Assistance ! » (d’ailleurs pas aussi dingue que le prétend le Président de la République comparé à la hausse des dividendes !). Et nous sommes dans un pays dit développé !

Mais l’expérience récente tend à prouver que la longueur des manifs ne peut peser que lorsqu’elle s’accompagne d’un mouvement de grève prolongé qui, par la paralysie économique du pays, tape au portefeuille des capitalistes.

Le pouvoir, utilisant en premier lieu la crainte du chômage, enferme les Français dans un individualisme dont ils ont du mal à se sortir. Or seule l’organisation et l’action collectives pourraient être efficaces en la matière.

Les organisations syndicales, quelles que soient leurs imperfections, n’ont-elles pas réussi à s’unir contre la réforme des retraites ?

Malgré cela et hormis les nouvelles adhésions à la CGT, à FO et à la CFDT, consécutives au mouvement contre les retraites, d’une manière générale, l’adhésion à un syndicat a baissé depuis plusieurs années ; il faut que nous nous interrogions sur ce désintérêt.

Faut-il désespérer des partis politiques, étiquetés à gauche ? Sans doute ont-ils sous-estimé à la fois l’inhumanité et la puissance de feu étatique, répressive et idéologique de l’adversaire et négligé, à l’instar de Mitterrand et de ses amis, la force de mobilisation, les talents et l’énergie populaire disponibles en 1981 et rejetés au bord de la route.

Il nous faut admettre que les divergences de fond au sein de la NUPES, notamment sur une analyse et une pratique républicaine et sociale, de même que la volonté hégémonique de LFI, entravent toute action commune pérenne. Il serait pourtant utile de se mettre d’accord sur un certain nombre de mesures radicales indispensables, pour arrêter le massacre et pour que le peuple se fasse respecter.

Pour commencer :

- augmenter le SMIC et les salaires face à l’inflation

- supprimer systématiquement les mesures anti-sociales décidées depuis Sarkozy (Droit du travail et Sécurité sociale).

- refondre enfin le système fiscal, notamment par un transfert des taxes inégalitaires vers un impôt direct progressif sur les revenus et le rétablissement de l’impôt sur la fortune.

- assortir les aides aux entreprises d’un contrôle de l’utilisation des fonds publics,

- assurer le redressement des services publics (santé, Sécurité sociale, éducation nationale, énergie, justice, communications, transports et collectivités locales...)

Pour cela, il est donc indispensable de lever un maximum d’ambiguïtés entre et au sein des partis étiquetés à gauche.

En outre, ce n’est qu’en popularisant ce type de propositions que la gauche pourra démolir l’imposture de l’extrême droite et de l’étranger  « bouc-émissaire ».

Enfin pour faire face à la catastrophe annoncée, la gauche doit bien évaluer quels seront ses exécutants, compétents et politiquement sûrs, au sein de l’appareil d’État, en cas de victoire électorale et lutter pied à pied pour briser le carcan idéologico-marchand, bien ancré dans les têtes tant populaires que potentiellement gouvernementales.

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