Soutien aux salarié·e·s de Grandspuits
Pour l’emploi, contre la casse sociale, la Région peut et doit agir!
La direction de Total a annoncé l’arrêt en mars prochain des activités de la raffinerie de Grandspuits en Seine-et-Marne, ainsi que la suppression de près de 200 emplois sur ce site. Les élu.e.s Front de Gauche de la Région Ile-de-France apportent tout leur soutien aux salariés mobilisés, et demandent une intervention immédiate des pouvoirs publics, notamment de la Région, pour préserver ces emplois dans le cadre d’un réel projet de conversion durable de ce site industriel.
Pour Sylvie Fuchs, conseillère régionale, « ce projet de plan social va détruire près de 200 emplois sur le site de Total, mais aussi 500 emplois chez les sous-traitants qui dépendent de son activité. Ce serait encore une catastrophe sociale majeure pour la Seine-et-Marne, qui a déjà subi ces dernières années plusieurs fermetures de sites industriels. Ceci alors que les conséquences sociales de la crise sanitaire s’aggravent!
La direction de Total promettait qu’il n’y aurait pas de suppressions d’emplois : elle mentait. Elle invoque la neutralité carbone pour justifier le plan social, mais comme le soulignent les salariés, l’arrêt du raffinage à Grandpuits n’a rien à voir avec la préservation du climat : il est du à l’absence d’investissements de Total pour rénover le pipeline vétuste reliant le Havre à Grandpuits, qui approvisionne en brut la raffinerie. Ce pipeline a connu plusieurs fuites ces dernières années, entraînant des pollutions et des arrêts de la raffinerie. Mais Total refuse d’investir les 600 millions d’euros nécessaires à son remplacement, et préfère importer du carburant raffiné ailleurs dans le monde. On ferme donc cette raffinerie pour délocaliser la production de carburant pétrolier!
Total annonce la production d’agrocarburants sur le site de Grandspuits, mais en réalité ce projet ne correspond à aucune stratégie globale de conversion écologique du pétrolier. C’est un choix purement opportuniste, guidé par une stricte logique de profit! »
Pour Céline Malaisé, présidente du groupe Front de Gauche, « cette décision de Total est à la fois un scandale social, une catastrophe industrielle, et un non-sens écologique. Nous soutenons pleinement les salarié·e·s de Grandspuits. Ce scandale montre une fois encore comment de grands groupes industriels montent de grandes opérations de greenwashing pour maintenir par ailleurs leurs profits sur des activités polluantes. Ceci en cumulant plans sociaux et versements de dividendes conséquents à leurs actionnaires ! Ceci aussi en bénéficiant d’aides publiques de l’État, comme le CICE, ou encore des collectivités. Au printemps dernier, nous avions ainsi vivement dénoncé une subvention régionale que Valérie Pécresse voulait attribuer à Total, là encore pour une opération de greenwashing! De telles aides publiques, sans contrôles ni contreparties, à des grands groupes qui n’en ont nullement besoin, ne sont pas acceptables.
Il faut à l’inverse une réelle stratégie des pouvoirs publics, incluant les industriels et les organisations des salarié·e·s, pour une conversion durable, vraiment écologique, des activités industrielles liées aux énergies fossiles. Ceci sans sacrifier l’avenir des salarié·e·s ni la cohésion économique et sociale des territoires. On voit ici encore l’incompétence et l’hypocrisie du Gouvernement. Valérie Pécresse et la Région, qui a pourtant compétence en matière de développement économique, sont restés là aussi aux abonnés absents! Nous demandons depuis plusieurs années que la Région s’engage davantage sur ces enjeux. V. Pécresse ne nous a pas entendus. Il faut aussi, au niveau national, une loi d’interdiction des licenciements boursier. Rien n’a été fait, et nous revoici face à la perspective d’une catastrophe sociale. Cette politique libérale du laisser-faire et des cadeaux aux multinationales doit cesser ! »