« En Europe, il n’y a que des frontières sociales »

Le candidat à la présidence de la Commission européenne pour le Parti de la gauche européenne, le Grec Alexis Tsipras tenait un meeting vendredi soir, avec les chefs de file du Front de gauche aux élections européennes du 25 mai. Il a participé à la marche contre l’austérité à Paris.

Alexis Tsipras tient à la France. C’est la deuxième fois que le président de la Coalition de la gauche radicale (Syriza) grecque tient un meeting dans l’hexagone depuis qu’il a été désigné en décembre candidat du Parti de la gauche européenne (PGE).

Le chef de file du PGE défend une vision de l’Europe. Il a reçu de vifs applaudissements lors qu’il a paraphrasé le philosophe marxiste grec Nikos Poulantsas : « celui-ci disait “le socialisme sera démocratique ou ne sera pas”. Et bien, soit l’Europe sera démocratique et sociale, soit elle ne sera pas ».

La gauche européenne travaillera donc à ce qu’elle soit. Car « l’Europe d’aujourd’hui est éloignée même du projet politique qu’avaient les forces conservatrices qui l’ont fondé », constate-t-il, citant la crise, le chômage et la montée de l’extrême droite.

« Elle rend les citoyens faibles face aux sirènes des populismes, des nationalistes et de l’extrême-droite, face à la haine et à la violence des néonazis », déplore-t-il.

Dans son discours, Alexis Tsipras, qui provient d’un pays où Aube dorée est entrée au Parlement et se montre champion de la violence de rue, s’est attaché à montrer le danger que représente l’extrême-droite. L’omniprésente de sa représentante française Marine Le Pen dans les media montre selon lui que « l’establishment » souhaite « promouvoir le FN contre la gauche ». « Marine Le Pen n’est pas contre le système, elle est le réservoir de ce système néolibéral », attaque-t-il.

Pour endiguer cette montée, la gauche européenne « souhaite réunir les peuples que le néolibéralisme divise. En Europe, il n’y a pas de frontières géographiques. Il y a des frontières sociales ». Pour démonter celles-ci, la tâche est rude. Il faut que « Mme Merkel et les politiques conservatrices soient mises en minorité en Europe », « isolées politiquement ».

Ce meeting a été l’occasion pour Tsipras de donner à voir les grands axes de sa campagne : lutte pour le retour de la démocratie en Europe et pour mettre fin à l’austérité, transition écologique de la production, réforme de la loi sur l’immigration. Tsipras promeut également une conférence européenne sur les dettes publiques, qui verrait l’annulation d’une partie de celles-ci.

Un tel programme passe, non plus par une réorientation, mais par une refondation de l’Europe sur d’autres bases, ont défendu  les candidats du Front de gauche.